Ca y est, l'exposition est terminée! Deux semaines intenses. En fait, je ne sais pas trop comment vous raconter. Je vais faire deux articles, un sur le Projet et un sur les à côtés.
Trois moments essentiels, la visite à l'Albatros, la conférence et l'exposition.
Rappel : si vous cliquez sur les photos, vous les verrez en plus grand. Si vous cliquez sur les mots en couleur (pas les rouge pétant) , ils vous emmèneront vers d'autres sites.
Deux photos racontent mieux que les mots cette visite à l'Albatros, centre occupationnel pour adultes handicapés. La photo de groupe avec les résidents si heureux et fiers de montrer les quilts faits avec leurs croix. Et la photo des animatrices. Jeanne a reçu un accueil fantastique, très chaleureux et est repartie avec un tas de petits cadeaux faits par les résidents. Un cousin dont le fils est à l'Albatros m'a écrit qu'il lui avait raconté qu'il avait collé des croix rouges sur un drap et qu'une dame qui le connaissait était venue. Il était heureux d'aller à la Baraudelle le lundi suivant voir l'exposition. J'étais émue en lisant son courriel.
La conférence à l'IRTS à Reims était passionnante. Mme Maryvonne Lyazid nous a parlé de ce qui s'était passé en France pendant la deuxième guerre mondiale. 45 000 personnes sont mortes de faim dans les hôpitaux psychiatriques. Une plaque a été posée le 10 décembre 2016 sur le parvis des droits de l'homme au Trocadero pour leur rendre hommage. Pour lire l'article très intéressant de franceinfo, cliquez là.
Puis le film" La faim des fous" a été diffusé. Vous pouvez voir la bande annonce ici ou là .
Film passionnant, très touchant, très instructif. Il a reçu le prix du documentaire au Festival Entr'2 Marches à Cannes en 2019. Il sortira en DVD l'année prochaine.Il a été réalisé par Franck Seuret, journaliste spécialisé dans le handicap, grâce à un financement participatif.
Jeanne a ensuite fait sa conférence. Plusieurs quilts avaient été disposés dans la salle.
L'assistance était composée d'étudiants de l'IRTS (Institut Régional du Travail Social), de personnes ayant travaillé dans le monde du handicap ou ayant une personne souffrant de handicap dans leur famille, de copines marnaises de France Patchwork, de résidents du foyer La Baraudelle. Deb et Sharon, tout justes arrivées de Rochester en Angleterre nous attendaient, sagement assises au premier rang. Les retrouvailles ont été un petit moment de folie!
Michelle a fait un résumé de la conférence de Jeanne sur son blog petitsbonheursaujourlejour.
L'inauguration de l'exposition a eu lieu le lendemain, samedi 12 octobre. J'ai fait une video mais elle est trop longue, Blogger n'en veut pas. Voici donc les photos de l'exposition. Les quilts étaient exposés dans une des salles de vie et dans un couloir qui mène à différentes salles d'activité. Elle était donc au coeur du Foyer La Baraudelle qui accueille 48 adultes en temps plein et 10 personnes en accueil de jour, adultes en situation de handicaps moteur et cérébral plus ou moins importants.
Je vous laisse d'abord découvrir l'exposition dans un moment calme. Notre grande chance est que de très gros travaux sont prévus, nous pouvions donc faire des trous dans les murs pour accrocher les quilts. Sandrine Beauvois et Patrick ont fait des merveilles dans la préparation de l'exposition!
55 quilts exposés dont 29 faits essentiellement par des Ardennais et des Marnaises. Les autres quilts venaient du Sud-Ouest, de l'Aquitaine, de Belgique, Angleterre, Allemagne, Israël.
Trois grandes satisfactions pour moi.
❤️La joie de plusieurs résidents de partager cet évènement. Je suis obligée de flouter leur visage mais croyez-moi, ils étaient heureux.
La raison de cette exposition a bien sûr été sujet à discussions, inquiétudes, questionnements. "Et si j'avais vécu à cette époque-là, j'aurais pû être exterminé!" L'équipe a dû faire un gros travail d'explication, en apaiser plusieurs.
J'étais venue plusieurs fois pour expliquer le Projet, chercher les croix, discuter de l'organisation. J'ai assuré plusieurs permanences pendant l'exposition. J'ai pu nouer une relation avec plusieurs résidents. Quand je suis revenue chercher les quilts, nous étions heureux de nous retrouver. Y compris un monsieur sourd avec qui je n'avais eu aucun échange probant qui m'a fait un grand sourire et un grand coucou de la main! J'étais très heureuse, vous vous en doutez.
❤️ Le plaisir de voir des personnes qui avaient fait des ❌❌ , des quilts, du quilting. Plusieurs m'ont dit avoir été touchées, secouées, émues de voir tous ces quilts ensemble. Elles avaient été toutes remuées quand elles faisaient leurs croix. Là, elles ont plus pris conscience de la masse de ces personnes exterminées et du pouvoir de tous ces quilts réunis. Et pourtant, il y avait "seulement" 6000 paires de croix moins de 1/10 ème du total. Merci à vous, les copines d'être venues! Jeanne a été très heureuse de vous rencontrer!
❤️Comme dans toute inauguration, il y a des officiels.
De gauche à droite, Mr Christian Minet, Président de l'AAIMCNE, association dont fait partie la Baraudelle, Mme Anne Dumay, vice-présidente du Conseil départemental, Jeanne Hewell-Chambers, fondatrice du Projet 70273, Mme Chantal Henriet adjointe au maire d'Attigny, Andy Chambers, mari de Jeanne, moi, Mr Cyrille Lefeuvre, sous-préfet de Vouziers et Mme Latu, directrice de La Baraudelle. Mme Latu m'a proposé d'exposer à La Baraudelle. Elle a cherché ce qui s'était passé en France et a contacté Mme Lyazid.
Trois de ces personnes n'avaient jamais entendu parler de l'Aktion T4, ni des 45000 français morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France. Avant leurs discours elles ont eu le temps de prendre connaissance de ces faits, de voir les quilts. Toutes ces personnes ont fait un discours plein d'humanité, sans langue de bois, vrai. C'est ma troisième grande satisfaction.
Mr Christian Minet avait fait la veille déjà un très beau discours. Il est profondément investi dans le monde du handicap. Je vous copie ce qu'il nous a lu. C'est la conclusion du livre "l'homme cet inconnu" écrit en 1935 par le Docteur Alexis Carel (1873-1944) Prix Nobel de Médecine en 1912.
« Il y a encore le problème non résolu de la foule immense des déficients et des criminels. Ceux-ci chargent d’un poids énorme la population restée saine. Le coût des prisons et des asiles d’aliénés, de la protection de la population contre les bandits et les fous, est, comme nous le savons, devenu gigantesque. Un effort naïf est fait par les nations civilisées pour la conservation d’êtres inutiles et nuisibles. Les anormaux empêchent le développement des normaux. Il est nécessaire de regarder ce problème en face. Pourquoi la société ne disposerait-elle pas des criminels et des aliénés d’une manière plus économique ? Elle ne peut pas continuer à prétendre à discerner les responsables des non-responsables, punir les coupables, épargner ceux qui commettent des crimes dont ils sont moralement innocents. Elle n’est pas capable de juger les hommes. Mais elle doit se protéger contre les éléments qui sont dangereux pour elle. Comment peut-elle faire ? Certainement pas en bâtissant des prisons plus grandes et plus confortables. De même que la santé ne sera pas améliorée par des hôpitaux plus grands et plus scientifiques. Nous ne ferons disparaître la folie et le crime que par une meilleure connaissance de l’homme, par l’eugénisme, par des changements profonds de l’éducation et des conditions sociales. Mais, en attendant, nous devons nous occuper des criminels de façon effective. Peut-être faudrait-il supprimer les prisons. Elles pourraient être remplacées par des institutions beaucoup plus petites et moins coûteuses. Le conditionnement des criminels les moins dangereux par le fouet, ou par quelque autre moyen plus scientifique, suivi d’un court séjour à l’hôpital, suffirait probablement à assurer l’ordre. Quant aux autres, ceux qui ont tué, qui ont volé à main armée, qui ont enlevé des enfants, qui ont dépouillé les pauvres, qui ont gravement trompé la confiance du public, un établissement euthanasique, pourvu de gaz approprié permettrait d’en disposer de manière de façon humaine et économique. Le même traitement ne serait-il pas applicable aux fous qui ont commis des actes criminels ? Il ne faut pas hésiter à ordonner la société moderne par rapport à l’individu sain. Les systèmes philosophiques et les préjugés sentimentaux doivent disparaître devant cette nécessité. Après tout, c’est le développement de la personnalité humaine qui est le but suprême de la civilisation. »
Oui, c'était un médecin français, Prix Nobel, qui écrivait cela en 1935.
Pour ne pas terminer sur cette note épouvantable, voici deux photos.
Jeanne et moi sommes devant la spirale faite par Katell Renon. Katell était à Toulouse pour présenter son BeeBook à un salon. Je tenais à cette photo. C'est grâceà Katell (certains jours il m'est arrivé de penser "à cause de" 😉) que j'ai connu le Projet 70 273, qu'a démarré notre amitié, que j'ai vécu des moments incroyables tant dans ce Projet qu'en dehors. Jeanne et moi ne pouvions que lui faire un coucou.
Un lien fort s'est créé entre Jeanne et Réjane. Jeanne a eu une parenthèse rien que pour elle quand nous sommes allées dans la boutique de Réjane. Le reste de l'histoire leur appartient et je leur laisse ce précieux cadeau à elles seules.
Mais juste avant le prise cette photo, elles m'ont fait un énorme cadeau. C'était au tout début de l'exposition. Il y avait peu de monde. J'ai eu un énorme coup de stress, j'ai été envahie par le doute. Nous avons fait un énorme hug devant ce quilt que Réjane a fait en l'honneur de sa soeur Marylène. Leur soutien, leur bienveillance, oserais-je dire leur amour m'a permis de leur dire tous mes doutes et de pleurer librement. Merci de tout coeur à elles deux. J'ai pu savourer cet après-midi incroyable.
Une anecdote aussi : en discutant avec Mr Minet et Mme Dumay des pays qui restreignent l'accès aux soins, je parle des Pays-Bas qui ont une politique très différente de la France. Mme Dumay me dit avoir elle aussi vécu aux Pays-Bas, son père travaillant à l'Esa (comme Gilles), elle ayant fait ses études au Lycée Français (comme nos fils) habitant Oegstgeest (comme nous quand nous sommes arrivés). Elle a quitté les Pays-Bas un an avant que nous arrivions, nous avions entendu parler de sa famille et je pense même savoir dans quelle maison ils vivaient, maison où des amis étaient quand nous sommes arrivés. J'ai ri quand elle a parlé de la firme dont les bus emmenaient nos enfants à l'école. C'est un nom mythique dans toutes les familles ! On ne disait pas un bus, on disait un "beuk", le nom de la firme! Nous avons évoqué les profs de l'époque. Le monde est décidément tout petit. Me voilà avec un autre bon souvenir lié à cette exposition. Incroyable!!!
Ma mère vient de me dire qu'une cousine l'a appellée. Elle et son mari sont venus à la conférence et voir l'exposition. Mon mari rentre d'une marche et une personne qui est venue voir l'expo lui en a parlé. Toutes ces personnes ont été touchées, ont appris. But atteint!
Jeanne m'a redit lors d'un échange de messages que c'était le première exposition qui avait lieu dans un centre qui accueillait des personnes en situation de handicap. Elle va essayer de trouver d'autres lieux similaires aux Etats-Unis.
Prenez bien soin de vous.
A très bientôt.
Trois moments essentiels, la visite à l'Albatros, la conférence et l'exposition.
Rappel : si vous cliquez sur les photos, vous les verrez en plus grand. Si vous cliquez sur les mots en couleur (pas les rouge pétant) , ils vous emmèneront vers d'autres sites.
Deux photos racontent mieux que les mots cette visite à l'Albatros, centre occupationnel pour adultes handicapés. La photo de groupe avec les résidents si heureux et fiers de montrer les quilts faits avec leurs croix. Et la photo des animatrices. Jeanne a reçu un accueil fantastique, très chaleureux et est repartie avec un tas de petits cadeaux faits par les résidents. Un cousin dont le fils est à l'Albatros m'a écrit qu'il lui avait raconté qu'il avait collé des croix rouges sur un drap et qu'une dame qui le connaissait était venue. Il était heureux d'aller à la Baraudelle le lundi suivant voir l'exposition. J'étais émue en lisant son courriel.
La conférence à l'IRTS à Reims était passionnante. Mme Maryvonne Lyazid nous a parlé de ce qui s'était passé en France pendant la deuxième guerre mondiale. 45 000 personnes sont mortes de faim dans les hôpitaux psychiatriques. Une plaque a été posée le 10 décembre 2016 sur le parvis des droits de l'homme au Trocadero pour leur rendre hommage. Pour lire l'article très intéressant de franceinfo, cliquez là.
Puis le film" La faim des fous" a été diffusé. Vous pouvez voir la bande annonce ici ou là .
Film passionnant, très touchant, très instructif. Il a reçu le prix du documentaire au Festival Entr'2 Marches à Cannes en 2019. Il sortira en DVD l'année prochaine.Il a été réalisé par Franck Seuret, journaliste spécialisé dans le handicap, grâce à un financement participatif.
Jeanne a ensuite fait sa conférence. Plusieurs quilts avaient été disposés dans la salle.
L'assistance était composée d'étudiants de l'IRTS (Institut Régional du Travail Social), de personnes ayant travaillé dans le monde du handicap ou ayant une personne souffrant de handicap dans leur famille, de copines marnaises de France Patchwork, de résidents du foyer La Baraudelle. Deb et Sharon, tout justes arrivées de Rochester en Angleterre nous attendaient, sagement assises au premier rang. Les retrouvailles ont été un petit moment de folie!
L'inauguration de l'exposition a eu lieu le lendemain, samedi 12 octobre. J'ai fait une video mais elle est trop longue, Blogger n'en veut pas. Voici donc les photos de l'exposition. Les quilts étaient exposés dans une des salles de vie et dans un couloir qui mène à différentes salles d'activité. Elle était donc au coeur du Foyer La Baraudelle qui accueille 48 adultes en temps plein et 10 personnes en accueil de jour, adultes en situation de handicaps moteur et cérébral plus ou moins importants.
Je vous laisse d'abord découvrir l'exposition dans un moment calme. Notre grande chance est que de très gros travaux sont prévus, nous pouvions donc faire des trous dans les murs pour accrocher les quilts. Sandrine Beauvois et Patrick ont fait des merveilles dans la préparation de l'exposition!
55 quilts exposés dont 29 faits essentiellement par des Ardennais et des Marnaises. Les autres quilts venaient du Sud-Ouest, de l'Aquitaine, de Belgique, Angleterre, Allemagne, Israël.
Trois grandes satisfactions pour moi.
❤️La joie de plusieurs résidents de partager cet évènement. Je suis obligée de flouter leur visage mais croyez-moi, ils étaient heureux.
La raison de cette exposition a bien sûr été sujet à discussions, inquiétudes, questionnements. "Et si j'avais vécu à cette époque-là, j'aurais pû être exterminé!" L'équipe a dû faire un gros travail d'explication, en apaiser plusieurs.
J'étais venue plusieurs fois pour expliquer le Projet, chercher les croix, discuter de l'organisation. J'ai assuré plusieurs permanences pendant l'exposition. J'ai pu nouer une relation avec plusieurs résidents. Quand je suis revenue chercher les quilts, nous étions heureux de nous retrouver. Y compris un monsieur sourd avec qui je n'avais eu aucun échange probant qui m'a fait un grand sourire et un grand coucou de la main! J'étais très heureuse, vous vous en doutez.
❤️ Le plaisir de voir des personnes qui avaient fait des ❌❌ , des quilts, du quilting. Plusieurs m'ont dit avoir été touchées, secouées, émues de voir tous ces quilts ensemble. Elles avaient été toutes remuées quand elles faisaient leurs croix. Là, elles ont plus pris conscience de la masse de ces personnes exterminées et du pouvoir de tous ces quilts réunis. Et pourtant, il y avait "seulement" 6000 paires de croix moins de 1/10 ème du total. Merci à vous, les copines d'être venues! Jeanne a été très heureuse de vous rencontrer!
❤️Comme dans toute inauguration, il y a des officiels.
De gauche à droite, Mr Christian Minet, Président de l'AAIMCNE, association dont fait partie la Baraudelle, Mme Anne Dumay, vice-présidente du Conseil départemental, Jeanne Hewell-Chambers, fondatrice du Projet 70273, Mme Chantal Henriet adjointe au maire d'Attigny, Andy Chambers, mari de Jeanne, moi, Mr Cyrille Lefeuvre, sous-préfet de Vouziers et Mme Latu, directrice de La Baraudelle. Mme Latu m'a proposé d'exposer à La Baraudelle. Elle a cherché ce qui s'était passé en France et a contacté Mme Lyazid.
Trois de ces personnes n'avaient jamais entendu parler de l'Aktion T4, ni des 45000 français morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques en France. Avant leurs discours elles ont eu le temps de prendre connaissance de ces faits, de voir les quilts. Toutes ces personnes ont fait un discours plein d'humanité, sans langue de bois, vrai. C'est ma troisième grande satisfaction.
Mr Christian Minet avait fait la veille déjà un très beau discours. Il est profondément investi dans le monde du handicap. Je vous copie ce qu'il nous a lu. C'est la conclusion du livre "l'homme cet inconnu" écrit en 1935 par le Docteur Alexis Carel (1873-1944) Prix Nobel de Médecine en 1912.
« Il y a encore le problème non résolu de la foule immense des déficients et des criminels. Ceux-ci chargent d’un poids énorme la population restée saine. Le coût des prisons et des asiles d’aliénés, de la protection de la population contre les bandits et les fous, est, comme nous le savons, devenu gigantesque. Un effort naïf est fait par les nations civilisées pour la conservation d’êtres inutiles et nuisibles. Les anormaux empêchent le développement des normaux. Il est nécessaire de regarder ce problème en face. Pourquoi la société ne disposerait-elle pas des criminels et des aliénés d’une manière plus économique ? Elle ne peut pas continuer à prétendre à discerner les responsables des non-responsables, punir les coupables, épargner ceux qui commettent des crimes dont ils sont moralement innocents. Elle n’est pas capable de juger les hommes. Mais elle doit se protéger contre les éléments qui sont dangereux pour elle. Comment peut-elle faire ? Certainement pas en bâtissant des prisons plus grandes et plus confortables. De même que la santé ne sera pas améliorée par des hôpitaux plus grands et plus scientifiques. Nous ne ferons disparaître la folie et le crime que par une meilleure connaissance de l’homme, par l’eugénisme, par des changements profonds de l’éducation et des conditions sociales. Mais, en attendant, nous devons nous occuper des criminels de façon effective. Peut-être faudrait-il supprimer les prisons. Elles pourraient être remplacées par des institutions beaucoup plus petites et moins coûteuses. Le conditionnement des criminels les moins dangereux par le fouet, ou par quelque autre moyen plus scientifique, suivi d’un court séjour à l’hôpital, suffirait probablement à assurer l’ordre. Quant aux autres, ceux qui ont tué, qui ont volé à main armée, qui ont enlevé des enfants, qui ont dépouillé les pauvres, qui ont gravement trompé la confiance du public, un établissement euthanasique, pourvu de gaz approprié permettrait d’en disposer de manière de façon humaine et économique. Le même traitement ne serait-il pas applicable aux fous qui ont commis des actes criminels ? Il ne faut pas hésiter à ordonner la société moderne par rapport à l’individu sain. Les systèmes philosophiques et les préjugés sentimentaux doivent disparaître devant cette nécessité. Après tout, c’est le développement de la personnalité humaine qui est le but suprême de la civilisation. »
Oui, c'était un médecin français, Prix Nobel, qui écrivait cela en 1935.
Pour ne pas terminer sur cette note épouvantable, voici deux photos.
Jeanne et moi sommes devant la spirale faite par Katell Renon. Katell était à Toulouse pour présenter son BeeBook à un salon. Je tenais à cette photo. C'est grâceà Katell (certains jours il m'est arrivé de penser "à cause de" 😉) que j'ai connu le Projet 70 273, qu'a démarré notre amitié, que j'ai vécu des moments incroyables tant dans ce Projet qu'en dehors. Jeanne et moi ne pouvions que lui faire un coucou.
Un lien fort s'est créé entre Jeanne et Réjane. Jeanne a eu une parenthèse rien que pour elle quand nous sommes allées dans la boutique de Réjane. Le reste de l'histoire leur appartient et je leur laisse ce précieux cadeau à elles seules.
Mais juste avant le prise cette photo, elles m'ont fait un énorme cadeau. C'était au tout début de l'exposition. Il y avait peu de monde. J'ai eu un énorme coup de stress, j'ai été envahie par le doute. Nous avons fait un énorme hug devant ce quilt que Réjane a fait en l'honneur de sa soeur Marylène. Leur soutien, leur bienveillance, oserais-je dire leur amour m'a permis de leur dire tous mes doutes et de pleurer librement. Merci de tout coeur à elles deux. J'ai pu savourer cet après-midi incroyable.
Une anecdote aussi : en discutant avec Mr Minet et Mme Dumay des pays qui restreignent l'accès aux soins, je parle des Pays-Bas qui ont une politique très différente de la France. Mme Dumay me dit avoir elle aussi vécu aux Pays-Bas, son père travaillant à l'Esa (comme Gilles), elle ayant fait ses études au Lycée Français (comme nos fils) habitant Oegstgeest (comme nous quand nous sommes arrivés). Elle a quitté les Pays-Bas un an avant que nous arrivions, nous avions entendu parler de sa famille et je pense même savoir dans quelle maison ils vivaient, maison où des amis étaient quand nous sommes arrivés. J'ai ri quand elle a parlé de la firme dont les bus emmenaient nos enfants à l'école. C'est un nom mythique dans toutes les familles ! On ne disait pas un bus, on disait un "beuk", le nom de la firme! Nous avons évoqué les profs de l'époque. Le monde est décidément tout petit. Me voilà avec un autre bon souvenir lié à cette exposition. Incroyable!!!
Ma mère vient de me dire qu'une cousine l'a appellée. Elle et son mari sont venus à la conférence et voir l'exposition. Mon mari rentre d'une marche et une personne qui est venue voir l'expo lui en a parlé. Toutes ces personnes ont été touchées, ont appris. But atteint!
Jeanne m'a redit lors d'un échange de messages que c'était le première exposition qui avait lieu dans un centre qui accueillait des personnes en situation de handicap. Elle va essayer de trouver d'autres lieux similaires aux Etats-Unis.
Prenez bien soin de vous.
A très bientôt.
Merci beaucoup Annie pour ce très bel article, et d'avoir exprimé avec simplicité et humilité toutes ces belles émotions que vous avez vécues avec cet incroyable projet. Je suis contente que les quilts de mon club aient pu être présentés (je crois avoir vu une photo un jour avec Chantal Bauquin où j'ai cru reconnaitre un de nos ouvrages). Bravo pour cette belle exposition, et d'avoir ouvert coeur et esprit des visiteurs. Quelle belle réussite. Vous pouvez être fière de vous, et vous reposer un peu maintenant. Bien à vous. Evelyne
RépondreSupprimerMerci beaucoup pout tous vos mots si chaleureux. Oui le repos est au programme😊.
SupprimerMerci Annie pour ce compte rendu ! et quel bonheur de voir la jolie photo avec Jeanne et toi devant le quilt de Katell, que de symboles réunis ! Bravo à to.
RépondreSupprimerJ aurais voulu en raconter encore plus mais je crois que j ai dit l essentiel. Katell était dans nos coeurs et pensées. Et j ai pensé à toi quand je préparais les quilts et que j'ai vu ton nom. Merci Kristine😊
RépondreSupprimerJ'attendais ton compte rendu avec impatience, vous avez toutes fait un superbe travail et sur les murs c'est encore plus impressionnant.
RépondreSupprimerL'affiche que j'ai mis à l'association a fait beaucoup parlé, c'est vrai que peu de gens connaissent ce fait.
Je t'embrasse. Anne
Merci Anne. Heureuse que tu aies contribué à faire connaître le pourquoi de ce Projet. Je suis encore à fleur de peau, plus remuée que je ne le pensais. Bises douces
SupprimerMa chère Annie, dès le 1er jour de parution de cet article si émouvant, je t'ai écrit un commentaire de mon phone et, comme bien souvent, il s'est évaporé... L'émotion est toujours là en revenant sur ton article, quel ascenseur émotionnel !
RépondreSupprimer70273 signifiera toujours quelques chose de bien particulier pour nous et tant d'autres personnes ; grâce à Jeanne, notre visionnaire, nous avons découvert ce pan horrible de notre histoire européenne. Et puis, cela a généré tant de rencontres et d'amitiés, c'est fou comme, à partir du mal le plus abject, on peut en tirer le meilleur.
Repose-toi bien maintenant, profite des douces choses de la vie, je t'embrasse
En lisant les commentaires ce matin et le tien en particulier, je me suis retrouvée au bord des larmes. J ai vite tout refermé et je prends maintenant le temps de répondre. De l'abject au meilleur, c'est ce sur quoi j'ai insisté quand j'ai pris la parole lors de l'inauguration. Que de générosité tout au long de ce projet! Je garde tout précieusement dans mon coeur❤❌❌❤. Bises douces
SupprimerToi et moi sommes des éponges à émotions, il faut parfois s'essorer... Les larmes coulent, mais ça fait du bien aussi !
SupprimerQue de rencontres et d'émotions ....Merci pour ton dévouement et ta patience au nom de tous les disparus qui ont tant souffert! Bizhhhh
RépondreSupprimerMerci Bernadette, de tout coeur. Bises douces
SupprimerUn beau reportage complet et émouvant. On sent ta fierté malgré les doutes du jour avant, on sent surtout ton humanité, ta sensibilité! C'est un bonheur de lire tout en détail, de voir ce travail réuni, de voir votre travail aussi. En te lisant, je sens ma propre émotion à la veille de notre future expo en Italie, à deux qui doivent se soutenir, marcher ensemble, dans une communauté qui leur permet d'exposer ensemble.
RépondreSupprimerTout est lié; il n'y a pas d'humble tâche, il y a le fait d'œuvrer ensemble qui peu à peu, change la face du monde!
Bravo à toi, à tout ce que tu écris, à tout ce que vous avez fait, à cette histoire que tu nous transmets, à ces liens tissés entre vous, entre toutes ces personnes, à ces beaux souvenirs qui vous restent!
Magnifique!
Merci, mon autre Anne. Tout ce que tu dis me touche profondément. Je vous souhaite à tous les deux une très belle exposition. Es petites gouttes que nous sommes individuellement sont utiles, apportent du bon.... bises tendres
RépondreSupprimerMagnifiques rencontres, belle expo, tu as bien mérité de te reposer maintenant.
RépondreSupprimerBises
Merci Frédérique. Je suis plus fatiguée que je ne pensais... Donc cool :-)
SupprimerMerci pour ce magnifique reportage Annie.
RépondreSupprimerUn centre pour personnes en situation de handicap est le plus approprié des lieux pour une exposition telle que celle-ci.
Un gros hug et des bisous
Merci Muriel. Tu es sensible au lieu, bien sûr! Je suis heureuse de cette première, elle avait vraiment du sens. Merci pour ton hug et tes bisous. La décompression prend du temps...
SupprimerQuelle belle aventure pour conjurer de si affreuses choses!
RépondreSupprimerJ'imagine à peine les émotions qui ont du te gagner au cours de cette semaine.
Merci à toi, à Katell et à Jeanne.
Merci de tes mercis à nous trois. J'ai un peu de mal à réaliser tout ce que j'ai vécu. Ca se pose doucement...
SupprimerUn grand BRAVO à tous et MERCI pour avoir fait connaître ces atrocités pour qu'elles ne se reproduisent jamais plus ! Une très belle aventure humaine chargée en émotion !!!
RépondreSupprimerTu as bien mérité une douce période de repos et décompression. Gros bisous Annie.
Merci Marie-Pierre :-) Gros bisous
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